Aytré en bref

Histoire de Aytré

Le village d'Aytré existait fort probablement avant l'ère chrétienne puisque des céramiques anciennes et des vestiges gallo-romains ont été découverts à la pointe de Coureilles et à la Moulinette. Mais le nom d'Aytré n'apparaît sur des documents qu'à partir du IXe siècle, d'abord sous un vocable romain, Aitriacus, Aitriaco, puis, plus tard, Naytré, Estrée, enfin Aytré au XVIIe siècle.
Le territoire était très étendu, puisqu'il allait jusqu'au canal Maubec, prolongation de la rivière La Moulinette et à la pointe de Coureilles, les Minimes d'aujourd'hui. 19 hameaux étaient répartis sur ce territoire. L'extension de La Rochelle s'est faite en partie sur Aytré en 1216, 1372, 1590. Mais, c'est l'arrivée du chemin de fer dont la première gare se trouvait sur le territoire communal qui va donner à Aytré ses limites actuelles en 1858.
Avant l'unification du territoire national par les rois de France, Aytré appartenait à la baronnie de Châtelaillon sous le nom de La Salle d'Aytré. Une partie de La Salle fut constituée en seigneurie en 1651, toujours dépendante de la baronnie voisine jusqu'à la Révolution.
La domination anglaise incita les rois de France à reconquérir La Rochelle. Plusieurs sièges, en 1224, 1226, 1295 et 1345 amenèrent des troupes sur le territoire d'Aytré. Le protestantisme conduisit Louis XIII et Richelieu à tenter de s'emparer de la ville. Le Roi s'installa au château des Réaux et Richelieu au Pont de la Pierre. Une armée de près de 20.000 hommes stationna alors sur le territoire de la commune. Ce long siège, qui dura d'août 1627 à octobre 1628, bouleversa complètement la vie des habitants.
La récolte du sel, indispensable à la vie, et la pêche ont été les premières activités des habitants. Puis la vigne s'est répandue sur presque tout le territoire jusqu'à la crise du phylloxera en 1870. Aytré est alors une commune rurale.
La grande mutation de la ville date de la Première Guerre mondiale. Durant la guerre, les Américains assemblaient à La Pallice du matériel ferroviaire militaire. Après les hostilités une société américaine, la Middeltown Company, créa sur la commune une usine pour la fabrication de wagons et de matériel roulant, sous le nom d'Entreprises Industrielles Charentaises (E.I.C.). La société fut reprise en 1934 par la Pullman Car Company. Pendant la guerre, l'usine fut réquisitionnée par les Allemands, puis rachetée par le groupe Rothschild. Elle fut reprise en 1956 par la société Brissonneau et Lotz et en 1972 absorbée par Alsthom, devenue Alstom en 1998. Commune rurale et agricole, Aytré est devenue, grâce au développement de cette importante usine de matériel ferroviaire, une ville industrielle et ouvrière.
L'extension d'Aytré (aujourd'hui 9200 habitants) a fait régresser les surfaces cultivables : des 30 fermes dénombrées sur la commune, il n'en reste que 2.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Aytré est incluse dans la poche de La Rochelle où s'étaient retranchés les Allemands. Toutes les activités cessèrent et une partie de la population fut évacuée.
Après cette période, l'essor de la commune fut rapide. Une politique de logement conduisit à la création de nouveaux quartiers et de nombreux commerces et industries. Les équipes municipales successives dotèrent le territoire d'infrastructures scolaires, sportives et culturelles faisant d'Aytré une des communes les plus importantes de la Communauté d'agglomération de La Rochelle à laquelle elle a adhéré en 1993.

Carte de Aytré