Soumensac, 47120
Bienvenue à Soumensac, commune française située dans le département Lot-et-Garonne et la région Aquitaine.Vous trouverez ici quelques infos sur la commune et notre sélection de sites sur Soumensac.
     
 
 

Soumensac en bref

Département : Lot-et-Garonne
Code postal : 47120
Population : 0 habitants
Région : Aquitaine
Arrondissement : Marmande
Canton : Duras

Histoire de Soumensac

Soumensac est un pays de frontière et de passages. Frontière entre le Périgord et le Bordelais, frontière entre les anglais et les francais pendant la guerre de Cent Ans, frontière entre les catholiques et les protestants au XVI siècle... Des frontières qui n'ont pas cessé de varier et d'entraîner des conflits sanglants. Soumensac a connu au moins huit rattachements différents pendant les guerres de cent ans, tantôt au roi d'Angleterre, tantôt au roi de France. Mais c'est aussi un pays de passage, passage entre la Garonne et la Dordogne, passage entre Marmande et Sainte-Foy-la-Grande, débouchés naturels du commerce.
Pierre du diable 2000 avjc
Préhistoire
Nombreux outils préhistoriques retrouvés dans les environs
Site de l'age de bronze ancien à Roche : il y a quelques années on distinguait encore un fossé et des murets en terre qui ont disparu à la suite de plantations sur le terrain. Lieu de culte à la Pierre du Diable datant de l'age de bronze ancien environ 2 000 avjc.
XIe siècle
Soumensac fait partie de la vicomté de Bezaume, située sur la rive droite de la Garonne, qui s'étendait jusqu'à Sainte-Foy-la-Grande au Nord, incluant Duras et ses environs, et Cadillac à l'Ouest. Les Bouville (ou Beuville ou Beuvilla) ont régné sur la vicomté à partir de 1086 jusqu'en 1274 au moins comme l'atteste l'allégeance de Bernard de Bouville à son suzerain le roi d'Angleterre à cette date.
XIIe siècle : L'essor économique sous Aliénor d’Aquitaine et ses fils : et Soumensac devint anglais en 1259 au début de la Première Guerre de Cent Ans
Répudié, en 1152, par Louis VII, roi de France, Aliénor d’Aquitaine épouse Henri II Plantagenêt, comte du Maine, Comte d'Anjou et duc de Normandie et lui apporte l’Aquitaine. Désormais, les Angevins vont défendre l’Aquitaine au lieu de toujours vouloir s’en emparer. Ce siècle connait un très grand essor économique : on a inventé le collier d’épaule qui permet à un cheval de tirer sept à huit fois plus de charge sans s’étrangler ; on sait faire des bateaux plus gros, plus sûrs. Le paysan aquitain du XIIe siècle est relativement heureux. Le vignoble connaît un développement immense et l'Angleterre est un formidable marché pour les vins du pays. On utilise la Garonne et la Dordogne, les ports de Marmande, Bergerac et Sainte-Foy-la-Grande pour les exporter. L’Aquitaine, depuis longtemps, est un pays en paix. Mais en 1159, Henri II d'Angleterre conquiert le Périgord, l’Agenais et le Quercy, terres dont les seigneurs sont vassaux du comte de Toulouse. L’Aquitaine et Soumensac deviennent anglais. Richard Cœur de Lion, le fils aîné d’Aliénor fait fortifier de nombreuses cités, parraine la fondation d’autres accorde des chartes communales. Il fait reconstruire La Réole, bâtir Marmande qui devient sa résidence préférée.
tour ronde Sud-Ouest des remparts XIIe siècle. Photo : Annie Collin
La construction des fortifications dont on peut voir les restes sur les promenades date de cette époque ainsi que l'église romane dont les façades sud et est forment le coin des remparts de la ville forte à cet endroit : des fenêtres étroites bouchées, aux allures de meurtrières, sont encore visibles de la cour de l'école. Le château fort lui même se trouvait à l'Ouest du village actuel au dessus de La Croix des promenades. Une tour ronde à l'angle sud-ouest a été conservée. Elle était susceptible subir des assauts au moyen de catapultes donc sa forme était arrondie. L'entrée du Pont Levis se situait à droite de cette tour quand on la regarde. Le lieu-dit en a gardé la trace : "le bout du pont" lit-on sur le cadastre. Les pentes de sortie ont été préservées. Elles conduisent à la poterne le long des murailles et non pas perpandiculairement à la porte pour empêcher l'usage d'un bélier (source Mariens Borcy).
En 1189, Richard devient roi d’Angleterre à la mort de son père.
Eglise faisant le coin Sud-Est des remparts XIIe siècle. Photo : Annie Collin
XIIIe siècle et les troubles de la 1ère Guerre de Cent Ans. Quand Soumensac redevint français puis anglais et français à nouveau
Jean sans Terre qui a succédé à son frère en 1199 poursuit la politique libérale vis-à-vis des villes et communes de ses domaines qui lui assurent de très grandes réserves d’hommes et d’argent. A cette époque, le bourgeois est anglophile et le noble vassal du roi d'Angleterre. En 1203, il exempte des taxes instituées sur les exportations de vin dits taxes de la Grande Coutume les villes de Bordeaux, Bayonne et Dax en échange de leur soutien contre Philippe Auguste. Celui-ci vise à conquérir l’Aquitaine. La guerre reprend à intervalles réguliers. Finalement, Philippe Auguste réussit à agrandir considérablement son domaine (voir carte ci-contre).
Soumensac se trouve alors sur la frontière, floue, séparant les zones d'influence du Comte de Toulouse (frère et vassal du roi de France) auquel le village est maintenant rattaché et du duc d'Aquitaine, roi d'Angleterre.
Les places changent souvent de suzerain. En 1265, trois seigneurs locaux - Hugues de Puychagut, Grimard de Picon et Hélie de Saint-Michel cédent leurs droits sur la forteresse de Puyguilhem et les terres environnantes au roi d'Angleterre Henri III. En 1269, Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis se plaint de troubles dans la région : on relève dans ses actes administratifs l'assassinat du chapelain de Soumensac et l'ordre de restituer le château de Soumensac à Guillaume de Bouville du parti français. A sa mort, en 1271, le comté de Toulouse revient au Domaine royal français, en la personne de Philippe III de France. Il comprenait à cet endroit la vallée du Dropt avec Villeréal et Eymet, bastide fondée en 1270 par Alphonse de Poitiers, s'enfonçaient vers le Nord jusqu'à la Dordogne, laissant Sainte Eulalie de Puyguilhem à l'Est et Monségur à l'Ouest au roi d'Angleterre. Ce territoire en forme de doigt qui comprenait Soumensac, Duras et Sainte-Foy-la-Grande était entouré de terres anglaises ; ce qui n'a pas manqué de donner lieu à des affrontements et des combats violents. Ultérieurement, Bernard de Bouville entre en conflit avec le bailli de Sainte-Foy-la-Grande à propos des limites des juridictions de Duras et de Sainte-Foy-la-Grande. Il sème le trouble dans le commerce du Haut pays, agressant les nouvelles cités bourgeoises. Les Bouville tombent en disgrâce et sont extirpés de Duras et Soumensac.
Après plusieurs années, les négociations entre Philippe III de France et Édouard Ier d'Angleterre aboutirent au traité d'Amiens en 1279, qui donna satisfaction aux revendications anglaises sur l'Agenais et Soumensac redevint anglais.
Pendant toute cette période, pays de frontière, Soumensac fluctue entre le parti anglais et celui du roi de France au gré des circonstances et des soumissions changeantes des puissants seigneurs de Duras : les Got et les Durfort du parti anglais qui succèdent aux Bouville.
A cette époque, l'église de Soumensac, dédiée à Saint-Roch, était la succursale, selon l'appellation ecclésiastique, de celle de Saint-Jean de Soumensac (maintenant de Saint-Jean-de-Duras), église matrice. Il y avait ausi une annexe à Gassac, Saint-Étienne, dont il ne subsiste pas de traces.
Il est intéressant de constater que les frontières perdurent à travers les siècles. Le département de Lot-et-Garonne a repris ce tracé sauf en ce qui concerne le "bout du doigt" (Sainte-Foy-la-Grande), passé en Gironde.
XIVe siècle Guerre de Cent Ans. Soumensac redevint anglais puis français
En 1338 est tiré, par le Sénéchal de Guyenne, devant Puyguilhem assiégé, le premier boulet de canon de l'histoire occidentale d'après Jules Michelet. C'est la naissance de l'Artillerie. En 1345, Edouard III qui est au pouvoir en Angleterre reprend la guerre pour faire valoir ses droits sur la couronne de France. Sa stratégie de guerre est liée à la faiblesse de l'Angleterre en hommes : 5 millions d'habitants contre 20 millions en France. Il fait des incursions rapides, foudroyantes et meurtrières : les Chevauchées. Il envoie ainsi Henry de Lancastre qui, débarque à Bayonne en juillet, chasse les Français de Bergerac, Angoulême, La Réole, Aiguillon, au total plus de soixante villes et dix forteresses dont Soumensac. Gilbert de Pellegrue dont la famille était seigneur de Soumensac et d'Eymet, pour garder ses terres envahies par l’anglais accepte de servir Edouard III d'Angleterre. Celui-ci, par lettre du 4 juillet 1357, lui confia la garde du château de Soumensac, situé dit l'acte "sur la frontière des ennemis de l'Angleterre". Ce fut le début d'une crise où la France faillit sombrer dans l'anarchie. La situation changea sous le règne de Charles V qui abandonna aux anglais le Sud-Ouest de la France au traité de Brétigny. La guerre reprit en 1368 et si en 1379, Gilbert de Pellegrue faisait encore hommage au roi d'Angleterre, dès 1380, Guillaume de Pellegrue (1350-1423) seigneur de Soumensac et d'Eymet servit la cause française. Se succédèrent à Soumensac Raymond III de Pellegrue (1364-?) et Bertrand de Pellegrue. Ce siècle connut une grande dépression, des troubles et des guerres incessantes et la grande peste.
XVeme siècle et la fin de la Guerre de Cent Ans et le départ des Anglais d'Aquitaine
La Guerre de Cent Ans qui a repris au siècle dernier durera jusqu’au départ des anglais à la bataille de Castillon en juillet 1453. Il semble que Gilbert de Pellegrue ait, opportunément, rallié le parti français peu de temps avant cette bataille. Madeleine de la Roque (1465-1523), Dame de Cambes, Lévignac, Soumensac, Longueville et de la moitié de Virazeil épouse Jean de Pellegrue (1470-1501) : un fils Guillaume.
XVIe siècle et Guerres de Religion
Guillaume de Pellegrue (1490-1530), baron d'Eymet et de Soumensac. Sa fille Philippa de Pellegrue (1525-1570), dame de Soumensac, épouse Hélie de Coulonges Poncet (1520-1579) qui devient seigneur de Soumensac.
Maison du XVIe siècle
En 1548, se produit la révolte de la Gabelle à Bordeaux et dans les environs qui fut si grondante qu'arrivèrent les troupes royales sous l'ordre du connétable Anne de Montmorency . Forcèment soumise, la région de Duras prit alors le nom de pays de nouvelle conquête à qui le susceptible Henri II de France supprima tous les privilèges sur les vins de Bordeaux. Comme la colère allait à nouveau bouillir, le roi les restitua le 2 décembre 1550 se réservant toutefois le produit de la Grande Coutume et de la petite coutume. La grande coutume ou double marque frappa les vins négociés à Bordeaux en provenance du Haut-Pays : Loubès, Soumensac, Saint-Astier, Saint-Jean et Pardaillan. La petite coutume les vins vendus en détail (issac) et exclusivement bordelais : Duras, Pujols, Rauzan, Montravel et Sainte-Foy-la-Grande et les autres marchandises. Cette taxe avait été institué au XIIe siècle par les ducs d'Aquitaine anglais et disparut sous ce nom à cette époque.
En 1562, Soumensac paye 56 livres sur les 9 800 livres levées par le roi Charles IX sur les vins de Guyenne pour payer ses guerres contre les protestants.
Ce territoire qui au XIIIe siècle était une enclave en terre anglaise est au XVIéme siècle majoritairement huguenot. La conversion des seigneurs de Duras au protestantisme n'y est probablement pas ètrangère. Il fait un lien entre entre 2 régions protestantes, la vallée de la Dordogne et celle de la Garonne, rejoignant d'un côté Bergerac et Sainte-Foy-la-Grande, la Genève de la Dordogne, à Marmande et Tonneins. Pendant les guerres de religions, de nombreux combats ont lieu autour de Soumensac, notamment en 1569 (voir Blaise de Montluc La Pléiade p.664).
XVIIéme siècle, la révocation de l'Édit de Nantes et l'exode des protestants
Après les guerres de Cent-Ans, les guerres de religion et la révocation de l'Édit de Nantes, le pays qui a considérablement souffert s'est dépeuplé. En 1680 on recensait 400 communiants à Soumensac et Saint Jean de Duras et encore 40 familles protestantes. A Gassac, il n'y avait plus que 10 à 12 communiants pour 20 familles "d'hérétiques" (source : Fonds Durenque Archives d'Agen). L'exode des protestants entraîne la disparition de villages entiers comme Fougueyrat ou Gassac. L'église Saint-Etienne de Gassac est mentionnée sur la carte de Belleyme (voir ci-dessous) comme tombée en ruine au XVIIIéme siècle. Lors des des travaux agricoles à l'emplacement de l'ancien village de Fougueyrat, Mariens Borcy ne retrouve plus de pièces de monnaies postérieures à 1630
On ne retrouve aujourd'hui aucune trace de cette présence protestante : reste de temple, nom de lieu-dit, etc. ; si ce n'est le petit cimetière du hameau du Roubineau et les nombreuses tombes disséminées dans la campagne.
Les protestants ne se réorganiseront qu'au milieu du XVIIIe siècle avec une présence dans le haut-agenais comme en témoigne ce méreau mais qui ne semble pas avoir touché le bourg de Soumensac ou aucune trace de protestantisme n'apparait.
Méreau de communion du haut-agenais (Musée du désert)
1645 : Les Chillaud, seigneurs de la Chapelle, des Fieux, de Chercuzat, de la Lande, de Ponsault, d'Adian,de Lachapelle-Gonaguet, de Fonlosse, de la Jarthe, de Parenchères deviennent également seigneurs de Soumensac.
Pour repeupler le pays, des tenures sont offertes. le seigneur de Soumensac en offrit une à un nommé Lubriac. Cette famille disparue, le nom reste attaché à cette terre "qu'arrenta" au début du XVIIIe siècle le sieur Dumas. Un fils de ce dernier s'engage dans le régiment des Mousquetaire du roi sous le règne de Louis XIV sous le nom de Dumas de Lubriac. On retrouve un de ses descendants, fervent jacobin, sous la Révolution. Juge de paix du canton de Soumensac. Il devient Maire.
Armes des Chillaud
Pierre sculptée sur laquelle figurent les armes des Chillaud. Photo Ronald Notto
1649 : Jean de Bommartin est capitaine d'infanterie au régiment de Théobon. Il habitait Casplegat, hameau des environs de Puyguilhem aujourd'hui disparu, avant de s'installer à Soumensac. Un de ses descendants, Pierre Bommartin, devint maire de Soumensac comme son gendre Joseph Biraben. 1664 : Écroulement de la façade de l'église de Saint-Jean de Soumensac, "le curé profite de l'occasion pour transférer définitivement les fonctions curiales dans la chapelle du bourg qui fut considérablement agrandie et de Saint-Roch prit le nom de Notre-dame qu'elle a gardé depuis" (sources Pouillé d'Agen).
Maison XVIIe siècle
Porte XVIIe siècle
Eglise de Soumensac
1677 : M. de Pompadour, seigneur de Soumensac fait acte d'aveu et de dénombrement de la seigneurie de Soumensac (Archives départementales de L&G registre C. fol. 41-48). Dans ce texte du 18 mars 1677, le dénombrement mentionne "deux paroisses contiguës appelées l'une Saint-Jean de Soumensac, l'autre Saint-Etienne de Gassac... Plus dans la dite baronnie, il y a deux villes closes de murailles et toutes deux contiguës appelées l'une ville haute, l'autre ville basse de Soumensac sur lesquelles j'ai toute justice... Plus, j'ai dans la ville haute un château fermé de murs avec ses fossés et basse-cour et écuries et jardin, le tout tenant ensemble et enfermé de murs de la contenance d'un journal de pays... confrontant à la grande rue qui va de la dite porte montant vers l'église à l'autre porte de la ville".
Ferme XVII-XVIIIe siècle
XVIIIe siècle
En 1750, M. de Chillaud, seigneur de soumensac, écrit au roi, lui signalant la profonde misère qui s'approche dans le pays par le manque des deux tiers de la récolte en grain et l'émigration en masse des gens de chez nous allant chercher fortune ailleurs.
Dans la ville basse de Soumensac est bâtie une belle demeure bourgeoise appelée communément château. Construite probablement par Messire Henri de Geneste, baron de Malromé ou par son frère Jacques, commissaire de l'artillerie de France et qui est désigné dans un titre pour une succession comme "seigneur en partie de Soumensac", habitant la ville haute. Le château appartiendra ensuite à la famille de Boëry jusqu'au début du XXéme siècle (sources René Blanc/M et Mme Yves Geneste).
Château de Soumensac XVIIIe siècle
1779 : Un Chillaud, Jean de Chillaud, ancien conseiller au Parlement de Bordeaux, est encore mentionné dans un acte de transfert de propriété à Jean Roubineau fait au château de Gorsse le 6 février 1779. Cet acte cite les droits féodaux cédés à J. Roubineau. Sa famille restera seigneur de Soumensac jusqu'à la Révolution
Révolution
La crise économique de 1788-1789 marqua le début de la Révolution. L'économie du pays de Duras était toujours liée à cette époque à celle du commerce de Sainte-Foy-la-Grande par où s'écoulaient les produits sur la Dordogne.
Durant l'été 1789 l'abolition des privilèges promise par les révolutionnaires parisiens tarde à se faire sentir ou est incomplète : la rente payé au seigneur est toujours considérée comme un bien rachetable. Le Peuple est impatient. Il s'en prend aux symboles de l'inégalité, il brule les bancs des églises (le peuple restait jusqu'alors debout au fond de l'église), il abat les girouettes des châteaux, mais surtout il refuse dorénavant de payer la rente et pour cela il cherche à détruire les archives des châteaux dans lesquelles sont conservées les documents attestant la possession des droits féodaux. La rente dont l'origine remontait souvent au XIVe siècle n'avait plus de justification économique (le seigneur et son château ne protégeait plus personne, souvent il n'habitait plus là) et son taux avait été la plupart du temps trafiqué par le seigneur et son notaire feudataire pour atteindre des niveaux exorbitants, ce dont s'est plaint la communauté de Soumensac (Hubert Delpont p. 162). Enfin, dans cette région, le paysan était souvent propriétaire de sa terre. Elle était petite mais elle lui appartenait en propre alors pourquoi payer en plus une rente sans contrepartie ! On notera qu'un siècle et demi plus tard, le communisme a fait campagne à Marmande avec le slogan : "le communisme c'est la défense de la petite propriété". Dans cette partie du Sud-Ouest, Haut-Agenais, vallée de la Garonne..., régions relativement riches, les révoltes n'étaient pas uniquement conduites par la misère mais aussi par les première revendications bourgeoises qui donnèrent ultèrieurement naissance aux républicains de gauche dont Armand Fallières, originaire du Département est un parfait représentant. Lors de ces troubles, le Peuple érige des mais symbole de la révolte depuis plusieurs siècles. Ces troubles perdureront de façon sporadique jusqu'en 1793, date de l'abolition définitive de la rente. Mais ce n'en n'était pas fini avec les révoltes paysannes dans le Sud-Ouest. Les motifs qui mettent en mouvement les masses paysannes sont beaucoup plus variés qu'auparavant... : le refus d'une laïcisation imposée du cadre de vie et l'opposition aux levées de troupes, puis à la conscription (Jean Boutier cité par Hubert Delpont). Des troubles religieux éclatent en avril 1794 à Soumensac (Hubert Dlplont p. 385), Pardaillan, Loubès-Bernac à l'occasion des ci-devant dimanches. Les femmes sont souvent à la point du combat contres les descentes de cloches mais aussi le recensement des grains. Ces troubles seront rarement violents. En revanche, ils donneront pour la première fois au paysan l'occasion d'occuper l'espace politique, d'exister.
Entre 1798 et 1800 des bandes de pilleurs (Hubert Deelpont pp. 460 et 485), déserteurs, brigands encouragés par une insurrection royaliste (Toulouse) sillonent la campagne. Après le pillage de plusieurs diligences et autres actes de terreur qui eurent lieu un peu partour autour de Duras, le gouvernement envoya un régiment prélevé aux armées des Pyrénées-Orientales, tenir garnison dans la ville haute de Soumensac, sous le commandement du général Joseph Servan, âgé de 59 ans, ancien ministre de la guerre. on notera qu'à cette époque donc (1800), le château féodal existait encore et pouvait abriter une troupe.
En créant les départements, la Révolution, influencée par l'esprit jacobin et méfiante à l'égard de la campagne soupconnée d'être toujours sous l'influence des nobles a souhaité réduire le nombre de communes en regroupant les anciennes paroisses. Il y avait ainsi trois cantons : Duras, La Sauvetat et Soumensac. Ce qui explique pourquoi dans les statistiques démographiques le recensement de 1794 fait apparaître une population très supérieure par rapport aux autres. Ce chef lieu de canton était réputé pour ses foires importantes et ses vins excellents. Les surfaces de vignes augmentèrent considérablement et les deux cantons Duras et Soumensac étaient en tête du département en matière de production de vin.
Empire et 1ère moitié du XIXe siècle
plaque de maison
Maison XIXe siècle
Les guerres avec l'Angleterre qui suivirent la Révolution, le blocus continental qui stoppa le commerce des vins ruinèrent cette petite cité comme le montre la chute brutale de la démographie entre 1794 et 1800. La population est réduite de moitié en quelques années. On peut cependant s'interroger sur le chiffre de 1794, anormalement élevé. Ne rend-il pas compte du canton qu'était Soumensac à cette époque ?
2e moitié du XIXe siècle
Etiquette de vin
1872 : Exposition des vins à Agen : Duras et Soumensac sont en tête des communes productrices de vin du département
1879 : A la suite de la crise du Phylloxera, le pays se dépeuple à nouveau comme en témoigne la courbe démographique ci-dessous.
A la fin du siècle, le culte protestant est rouvert dans de nombreuses communes comme à Loubès. En réaction, l'église catholique rénove ses églises et érige des croix aux carrefours des routes et aux endroits remarquables comme sur les Promenades à Soumensac, marquant ainsi son territoire. Des investissement publics sont aussi effectués : création du lavoir en 1884.
XXe siècle
La Croix sur les Promenades
A Soumensac, le marquis de Boëry lègue 1 000 francs pour l'érection d'un clocher qui sera terminé aux environs de 1910.
Durant la guerre de 1914-1918, Soumensac, comme de nombreuses communes rurales paye un lourd tribut à la défense de la patrie : 24 morts sur une population de 417 habitants avant la guerre soit près de 6 % de la population.
Monument aux morts
IIe guerre mondiale
Plusieurs maquis (AS et FTP) agissent à Soumensac et dans les environs : nombreux parachutages récupérés par le réseau SOE de Maurice Buckmaster. En juin 1944, le commando, venu d’Eymet s'installe au Pradou et plus tard investit le château qui appartient depuis le début des années 30 à Pierre Cathala, Ministre des Finances du gouvernement de Vichy et gendre du professeur Pierre-Félix Lagrange dont le buste en bronze, au nom de la récupération des métaux non ferreux, a pourtant été enlevé par les services de Vichy en 1942.
Époque contemporaine : retour des anglais amical et sympathique
Après la IIe guerre mondiale, et surtout à la suite de l'exode rural des Années 1960, le village perd progresssivement ses activités dans le bourg. Ferment le menuisier (Clément Boucherie), le forgeron (Clovis Prioleau), le boulanger, les épiciers (Mme Testet) ; le bureau de poste qui était recette de V catégorie devient Agence Postale, etc. Entre les deux guerres le bourg avait déjà perdu l'étude du Notaire et l'atelier de mécanique de Maneyrol
En 1989, pour fêter le bicentenaire de la Révolution, un arbre de la Liberté (tilleul) est planté sur les Promenades.
A partir des années 80 de nombreux britanniques attirés par la douceur du climat et une ofre immobilière attrayante viennent s'installer en Aquitaine. Restaurant des maisons souvent délaissées, ils retrouvent le pays de leurs lointains ancêtres du Moyen Âge. Cette population s'est rapidement enracinée et a réussi en peu d'années son intégration dans le pays. Soumensac accueille plusieurs familles.
Sources et bibliographie
Bergeret : Messages personnels Ed. Bière 1945
René Blanc : Histoire du pays de Duras Ed. du roc de Bourzac 1987
René Blanc : La Révolution en pays de Duras chez l'auteur 1999
Christian-Pierre Conte L'escarot 1994
Hubert Delpont : La victoire des croquants. Les révoltes paysannes du grand Sud-Ouest pendant la révolution 1789-12799Ed. Amis du Vieux Nérac 2002
François-L Ganshof Histoire des Relations Internationales : Le Moyen-Age Lib. Hachette
Pierre Janemary : Le passé s'éteint Ed. Le parnasse 1955
Jules Michelet Histoire de France Ed Hachette
Jean-Marc Soyez : Quand les anglais vendengeaient l'Aquitaine Dossier d'Aquitaine
Damira Titonel Asperti : Les antifascistes italiens en Lot&Garonne sous l'occupation ; Presse Universitaire de Bordeaux 2000
E. Vautier : Essai historique sur Eymet ; Syndicat d'initiative de la Région d'Eymet 1976
Pierre Vial-Montpellier : Souvenirs ou panorama d'une vie J&D Editions 1996
Archives départementales de Lot et Garonne (voir ci-dessous liens externes


Histoire - France - Capétiens - Valois - Bourbons - Bonaparte
source : Wikipedia

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